Patrice Calméjane, c’est le nom du champion de la semaine!
Son exploit? Reprendre une idée que son collègue Christian Vanneste avait émise en juin dernier, mais en poussant le bouchon plus loin!
Alors que le « philosophe » préconisait un filtrage par défaut des sites pornographiques au niveau des fournisseurs d’accès à internet (FAI), son pote Patoche voudrait que l’ensemble des contenus traités par les filtres parentaux soit bloqué de la même manière.
Ça sent le réchauffé
L’idée est techniquement la même que celle proposée par Mister Vanneste il y a 4 mois: imposer un filtrage des contenus au niveau des FAI, et en permettre le déblocage « sur simple demande ».
Mais comme Patoche n’est pas philosophe, nous n’avons pas le droit au discours sur les affres de la tentation sexuelle et la perversité qui prend possession du pêcheur se rendant sur des sites pour adultes.
Mais c’est toujours aussi dangereux
Cependant, l’idée n’en est pas moins folle et vicieuse. Non satisfait par les logiciels de contrôle parental, le député souhaite qu’un dispositif similaire soit installé directement au niveau des FAI.
Quelles que soient les possibilités de débloquer les parties amputées du web, il s’agit là d’une grave atteinte aux libertés et à la neutralité du réseau.
Le rôle du fournisseur d’accès à Internet est de permettre aux internautes d’accéder au réseau, et non d’en limiter les possibilités, ou même d’intervenir sur le contenu de l’information qui circule.
C’est mettre le doigt dans un engrenage très dangereux que suivre de pareilles propositions. Car une fois qu’il est admis que l’utilisateur n’est plus le seul à pouvoir décider de ce qui transite ou non sur son ordinateur, il laisse libre interprétation aux autres de définir ce qui est légitime.
L’épouvantail reste encore bien souvent la pédopornographie, histoire de mettre tout le monde d’accord. Certains, comme notre héro de la semaine vont plus loin, mais on peut encore facilement comprendre les enjeux vis à vis des mineurs (et encore).
Mais déjà, on entend parler de bloquer les sites qui « créeraient un dommage du fait d’un manquement au code de la consommation » (voir « projet de loi Consommation » qui est en préparation). On pense donc aux sites de contenus illégaux.
Pas plus tard que ce mois-ci, c’est le site de AlloStreaming qui a fait les frais de la censure (par Google cette fois).
Il ne serait pas surprenant qu’un jour, la liste s’allonge… Pourquoi pas aux sites sur lesquels on lirait: « Sarkozy, je te vois! »
Ou alors pour les sites dont les auteurs ne sont pas identifiés, puisque cela n’est en théorie pas très légal. Et puis, l’anonymat c’est louche, ça peut très bien servir aux terroristes!