Ce n’est un secret pour personne, les États utilisent Internet pour en savoir plus sur leurs aimables sujets. Si la surveillance est l’un des moyens utilisés, il serait bien stupide de ne pas profiter des informations récoltées par les entreprises en ligne dont il faut le dire, une bonne partie du travail consiste à ficher!
À partir de là, l’EFF (Electronic Frontier Foundation), les preux chevaliers de la vie privée en ligne, ont établi un tableau comparatif de ces grandes entreprises, en fonction de leur engagement vis à vis de la surveillance d’État.
(Merci à Korben pour la traduction)
Par contre, il me semble important de tout de même calmer les choses de suite: on ne parle bien que des entreprises par rapport à la surveillance d’État, et non à la question de la vie privée en général.
Il est ensuite nécessaire de préciser que les législations sont diverses à ce sujet et sont donc plus ou moins transparentes. Si l’on prend l’exemple du Patriot Act, l’État américain peut récupérer n’importe quelle information traitée par une entreprise du pays, basée sur le sol US ou non, mais il peut aussi exiger le silence sur de telles demandes.
Restons donc prudents sur les conclusions à tirer!
Enfin, notons que cette « éthique » peut varier selon les pays dans lesquels se trouvent les entreprises. Par exemple, un Microsoft en Tunisie, ça a aidé la cyber-police de Ben Ali à se former pour traquer les opposants, et ça a aidé les autorités à trafiquer les certificats de sécurité des moyens de communication…
Si Microsoft ne semble pas culminer dans ce tableau, ne nous leurrons pas sur les premiers de la classe, lesquels ne peuvent que très rarement faire des leçons de morale en la matière.
Lien sur le site de l’EFF et protocole d’enquête.
Bonjour,
Superbe article.
Je pense qu’il serait intéressant de faire le contraste avec les sociétés de droit français.
En effet, la France n’est pas aussi « liberticide » que les lois américaines (il n’y a pas de Patriot Act), et nous avons la CNIL qui régie et défend la vie privée.
Par erxemple, j’utilise la solution de sauvegarde Bajoo (www.bajoo.fr) car elle est française et en plus protège particulièrement ma vie privée car je dispose d’un chiffrement unique dont je suis seul détenteur de la clef.
Salut, pour commencer merci pour ta critique, ça fait toujours plaisir!
Pour ce qui est du fond, il y a effectivement en France des institutions comme la CNIL qui travaillent sur la question du respect de la vie privée, mais cela se fait dans une certaine mesure et fonction:
-du cadre des lois: quand l’État décide de les faire « avancer », notamment sur le fichage, la biométrie etc. la CNIL suit généralement (même si elle peut aménager quelque peu les choses).
-de ce dont elle a connaissance ou ce sur quoi elle peut agir: donc il faut évacuer ce qui est de l’ordre du renseignement ou des pratiques de surveillance (pas toujours légales) de l’État.
-de sa capacité de s’opposer à la puissance des entreprises (voir son influence quasi inexistante sur les pratiques de Google, Facebook etc, mais là on parle essentiellement de fichage commercial et non pas d’État)
-de ce qu’elle juge légitime ou non: si en paroles Alex Turc était intéressant, en actes il a validé de sacrées saloperies.
Le parallèle aurait donc été intéressant avec la France, mais comme j’aime critiquer tout ce qui bouge 😉 j’aurais peut-être davantage évoqué la Loppsi, l’obligation pour les FAI, sites commerciaux, plateformes vidéos, serveurs mails etc. de conserver les logs, mots de passe etc. des visiteurs notamment pour pouvoir les mettre à disposition de la police et du fisc et de l’URSSAF, le développement massif de la biométrie, les nombreuses atteintes à la neutralité du net etc. etc.
Après effectivement, les États-Unis sont beaucoup plus débridés (pour l’instant?) sur la question, ce qui donne des horreurs comme le patriot act, SOPA/PIPA, CISPA et bien d’autres.
Dans tous les cas, il me semble que la prise de conscience et la mobilisation des internautes restent le meilleurs vaccin/antidote face à ces questions.
Et merci pour le lien Bajoo j’irai y jeter mon œil!