Le projet de censure de l’internet américain SOPA (Stop Online Piracy Act) continue de mobiliser les foules et les grandes entreprises du web. Aux dernières nouvelles, Google Facebook et Cie étaient prêts à lancer une opération de blackout sur leurs sites en signe de contestation. Et ouais, quand on touche à leur porte- monnaie, ils deviennent méchants! ^^
Pendant ce temps, le projet Protect IP Act, le clone de SOPA, devrait être signé le 24 janvier au Sénat.
Protect IP Act est l’acronyme de « Preventing Real Online Threats to Economic Creativity and Theft of Intellectual Property ». Il s’agit en fait d’une réécriture de COICA (Combating Online Infringement and Counterfeits Act), lequel n’avait pas abouti. Comme SOPA, il s’agit d’un véritable arrêt de mort pour le net libre, et un acte de censure que nous ne pourrons plus envier aux dictatures s’il voit le jour.
We are the world?
Au risque de me répéter, il est impératif de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème propre aux américains. En effet, de part nos habitudes quotidiennes sur le web, nous sommes en permanence sur des serveurs de l’Oncle Sam (Google (et ses différents services: Gmail, Youtube, Google Docs…), Facebook, Yahoo!, Apple, Microsoft, Amazon etc. etc.. L’influence de la législation et des entreprises américaines est donc non négligeable. Les motivations de PIPA et de SOPA sont d’ailleurs bien de cibler les sites étrangers, et non pas seulement ceux hébergés aux États-Unis.
Imaginez un peu le poids de la censure si elle touche un Google ou un Apple!
Assécher les finances, couper les ponts
PIPA place au premier plan la stratégie du siège économique pour faire crever les sites proposant du contenu illégal.
Les ayants droit pourront donc saisir le tribunal pour exiger que les intermédiaires financiers et annonceurs publicitaires etc. cessent de traiter avec le site jugé non conforme à la loi sur la propriété intellectuelle. Comme pour SOPA, les moteurs de recherche et même les fournisseurs d’accès pourront être tenus pour responsables dans le cas où ils permettraient l’accès à ces sites.
On retrouve une fois encore le très polémique blocage au niveau des DNS qui pourrait amener mesdames et messieurs non pas à la suppression d’un fichier, à la suppression d’une page, à la suppression d’un site, mais à la suppression de l’ensemble des sites présents sur un même domaine! (même s’ils proposent du contenu légal). Profitez-en, c’est un déstockage total avant liquidation!
La seule différence que j’ai pu pour l’instant noter avec SOPA est que la procédure de blocage avec PIPA serait notifiée avant de prendre effet, laissant ainsi une semaine au webmaster pour se défendre, alors que SOPA ne verserait pas dans toute cette sensiblerie et bloquerait tout d’abord. On tape et on discute après! C’est une autre philosophie…